Fleet test Porsche Taycan 4S Sport Turismo: Un joueur polyvalent toujours aussi impressionnant

À moins d’arborer le nom de la marque éclairé en option sous la bande lumineuse qui relie les deux feux arrière, il faut un œil de connaisseur pour distinguer la Taycan faceliftée de la version originale. Les principaux changements devraient donc se situer sur le plan technologique.

Nous avions déjà eu l’occasion de mettre à l’épreuve la version berline de la Taycan remise à jour, à la fois la version « de base » à propulsion dénuée de nom et la version 4S plus puissante et à transmission intégrale (que nous avions comparée à la Lotus Emeya). Aujourd’hui, nous avons donc pu essayer le dérivé Shooting brake, la Sport Turismo, également en version 4S.

Elle peut normalement compter sur une puissance totale de 462 ch – voire 544 en overboost avec Launch Control – et une batterie d’une capacité brute de 89 kWh (contre 79 kWh avant le facelift), mais notre voiture d’essai était équipée de l’option Performance Battery Plus (5 011 euros HTVA). Cette option permet non seulement d’augmenter la capacité de la batterie à 105 kWh (contre 93 kWh auparavant), soit la même quantité que dans les Taycan GTS, Turbo, Turbo S et Turbo GT, mais aussi d’augmenter la puissance à 517 ch (598 en overboost avec Launch Control).

Il va sans dire que les performances sont à la hauteur. Accélérer de l’arrêt à 100 km/h ne prend que 3,7 secondes dans cette configuration si l’on utilise le launch control, mais même sans cette fonction, appuyer à fond sur la pédale d’accélérateur donne des frissons à l’estomac comme dans un manège de foire, une sensation à laquelle contribuent également les freins particulièrement mordants.

Mais surtout, malgré l’absence de moteur à essence, on se sent dans une Porsche dès les premiers mètres, bien plus en tout cas que dans le Macan, lui aussi entièrement électrique. Cela n’est pas seulement dû à la position d’assise basse et à l’ambiance intérieure (avec le bouton de démarrage à gauche du volant, bien sûr), mais surtout à la direction particulièrement précise et vive, ainsi qu’à la maniabilité enjouée de ce véhicule électrique de 2,3 tonnes tout de même.

L’intérieur n’a pas beaucoup changé non plus avec le lifting. L’intérieur de la Taycan est toujours un cocon confortable avec juste ce qu’il faut de touches sportives – même si, encore une fois, il faut noter que notre voiture d’essai était équipée des sièges confort optionnels à l’avant et à l’arrière (1 556 € et 430 € HTVA,  respectivement). Pour les trajets ennuyeux ou longs, le passager avant peut compter sur un écran dédié à l’infodivertissement.

Avec son option Performance Battery Plus, notre Taycan 4S Sport Turismo peut se targuer d’une autonomie WLTP de 590 km, grâce à une consommation standard combinée de 19,5 kWh/100 km. Si vous n’abordez le potentiel de cette Porsche électrique que de manière sporadique et que vous utilisez la voiture de manière normale pour vos trajets quotidiens, vous n’en serez pas loin dans la pratique : nous avons terminé notre période d’essai, qui s’est certes déroulée sous des températures idéales, avec une moyenne de 21 kWh/100 km.

Un chiffre qui augmentera naturellement si vous voulez tirer le meilleur parti des routes sinueuses ou si vous tenez à remporter chaque sprint au feu rouge. Mais il s’agit néanmoins d’un résultat impressionnant, qui est en partie dû à certaines améliorations subtiles apportées par Porsche lors du lifting. Par exemple, la Taycan peut désormais récupérer plus d’énergie cinétique, elle a reçu une nouvelle pompe à chaleur et un inverseur révisé, et la gestion de la chaleur a été améliorée.

La capacité de charge rapide avec l’option Performance Battery Plus est de 320 kW, ce qui, dans des conditions idéales, permet de passer en 18 minutes de 10 à 80 % de charge de la batterie. Le chargement d’une batterie entièrement déchargée à 100 % prend environ 11 heures à une station de charge en courant alternatif de 11 kW.

Même après son lifting, la Taycan reste une voiture électrique sportive très réussie. Il n’est pas facile de lui trouver des défauts, à moins de commencer à regarder les choses de manière purement rationnelle. Par exemple, l’espace de chargement pour un « break » de 4,96 m n’est pas particulièrement impressionnant, et la largeur de sa carrosserie (2,14 m, rétroviseurs compris) peut être gênante sur les routes étroites ou les places de stationnement. Et puis, bien sûr, il y a le prix : il démarre à 105 400 € HTVA, mais il faut compter 1 620 € HTVA de plus pour le « Pack Livraison et la contribution environnementale », et pour la version Performance Battery Plus, il faut ajouter 5 011 € HTVA de plus. Comptez un prix de location de plus de 2 000 euros par mois (4 ans/80 000 km).

Mais ce n’est pas tout. Ainsi, notre voiture d’essai affichait un prix d’environ 178.000 euros TTC (environ 147.100 euros HTVA). Heureusement, la consommation raisonnable permet de réduire un peu le TCO… Pour les passionnés, mentionnons également que Porsche propose depuis peu une édition spéciale de la Taycan (tout comme le Cayenne) baptisée Black Edition, caractérisée par des accents intérieurs et extérieurs noirs, un équipement de série complet et la grande batterie de 105 kWh. Le prix de base de cette Taycan Sport Turismo Black Edition est de 122 828,15 euros hors TVA.