Le 12 septembre 2025 à 10h43
par Damien Malvetti

Enquête: le budget de mobilité encore inconnu pour plus d’1/3 des employeurs

Plus d’un employeur sur trois (37,3 %) proposant des voitures de société ne connaît pas bien le budget mobilité, voire pas du tout. Telles sont les conclusions d’une enquête réalisée par Acerta à l’occasion de l’annonce du gouvernement fédéral rendant le budget mobilité obligatoire pour tous les employeurs de notre pays à partir du 1er janvier 2026. Il convient de souligner que la moitié des employeurs interrogés ne sont même pas au courant de cette obligation. La complexité et la charge administrative semblent constituer le principal obstacle lors de l’introduction.

Depuis 2019, les employeurs peuvent choisir de permettre aux travailleurs dotés d’une voiture de société de l’échanger contre des alternatives écologiques grâce à ce que l’on appelle le budget mobilité. Pensez aux transports en commun, au vélo, aux voitures partagées ou même à la location de leur logement. Le gouvernement fédéral a maintenant l’intention de rendre ce budget mobilité obligatoire. Pour le formuler autrement, les entreprises devraient laisser à tous les conducteurs d’une voiture de société le choix d’opter ou non pour le budget mobilité à partir du 1er janvier 2026.

La moitié des entreprises ignorent tout de l’obligation

L’enquête ciblée d’Acerta auprès de responsables RH, de gestionnaires de flotte et de cadres supérieurs montre que 49,5 % sont informés de l’annonce de l’introduction obligatoire prévue du budget mobilité dès le 1er janvier 2026 pour les travailleurs ayant droit à une voiture de société. Mais la moitié n’en sait rien. Plus d’un participant sur trois (37,3 %) reconnaît même ne pas ou peu maîtriser le phénomène du budget mobilité. Si 20,6 % déclarent être familiarisés avec ce concept, 42,1 % (soit moins de la moitié) estiment être bien, voire très bien informés.

L’introduction d’un budget mobilité motivée par la demande des travailleurs et la rétention des talents

Une étude d’Acerta auprès de 2805 employeurs comptant au moins 10 travailleurs révèle que 7,2 % des employeurs qui proposent déjà des voitures de société mettent également un budget mobilité à disposition. ​
​Près de 4 sur 10 (37,8 %) déclarent introduire le budget mobilité à la demande de leurs travailleurs ; en outre, un tiers des répondants (31,8 %) le considèrent comme un outil pour attirer des talents. L’optimisation des coûts représente également une motivation essentielle pour 35,1 % des employeurs.

La moitié des employeurs font appel à un prestataire de mobilité en raison de la complexité administrative

​Pas moins de 92,8 % des employeurs comptant au moins 10 travailleurs n’offrent pas (encore) de budget mobilité. La raison principale ? La complexité administrative. Plus de la moitié des employeurs considèrent l’établissement et la gestion du budget comme un frein. Il faut savoir que la moitié d’entre eux sollicitent un fournisseur de mobilité externe pour ce faire, tandis que l’autre moitié essaie de l’organiser en interne.

Olivier Marcq, expert juridique chez Acerta Consult : « Même si le budget mobilité est destiné à être neutre sur le plan budgétaire, sa mise en œuvre exige de sérieux efforts de la part de nos entreprises. Tout d’abord, il est nécessaire de déterminer le budget de départ ou, en d’autres termes, d’avoir un aperçu du coût total du parc automobile. En outre, des choix attrayants et variés doivent être disponibles pour apporter effectivement une valeur ajoutée aux collaborateurs. Des accords clairs et complets sont essentiels ; c’est pourquoi la politique en matière de voitures existante doit être convertie en une politique de mobilité claire et juste. Enfin, il importe que les choix individuels des collaborateurs soient faciles à suivre sur le plan administratif. Il est donc compréhensible que les employeurs aient besoin d’aide à ce niveau. »

La voiture de société est plus qu’une voiture salariale

La voiture de société est souvent considérée comme une rémunération supplémentaire, mais cela ne rend pas justice à sa fonction première : soutenir la mobilité indispensable à l’exécution de certaines tâches. Les experts d’Acerta émettent donc quelques réserves concernant la façon dont les mesures annoncées seront appliquées concrètement.

Olivier Marcq : « Si la mobilité fonctionnelle est compromise par l’échange d’une voiture contre un abonnement aux transports en commun, par exemple, cela risque de nuire à l’efficacité du travail. Cela ne peut pas être le but. Une mobilité plus durable est évidemment nécessaire mais, lorsqu’il s’agit de voitures de société, nous ne devons pas omettre l’aspect professionnel. »
Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
Cet article parle de : Actus
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