Le 16 juillet 2025 à 17h02
par Maxime Pasture

L’hydrogène pour les utilitaires légers : le début de la fin ?

Le groupe automobile Stellantis annonce mettre fin à son programme de développement de la technologie de pile à combustible à hydrogène. Dès lors, quel est l’avenir pour l’hydrogène associé aux différents moyens de déplacement ?

Stellantis annonce aujourd’hui la fin de son programme de développement de pile à combustible à hydrogène. En raison de la disponibilité limitée des infrastructures de ravitaillement en hydrogène, des investissements considérables requis et du besoin d’incitations très élevées pour les clients, l’entreprise n’anticipe pas l’adoption des véhicules utilitaires légers à hydrogène avant la fin de la décennie.

En conséquence, Stellantis ne lancera pas cette année sa nouvelle gamme de véhicules Pro One à hydrogène. La production en série devait débuter cet été à Hordain en France (utilitaires de taille moyenne) et à Gliwice, en Pologne (utilitaires de grande taille).

« Dans un contexte où l’entreprise se mobilise pour répondre aux exigences réglementaires en matière de CO2 en Europe, Stellantis a pris la décision de mettre fin à son programme de développement de la technologie de pile à combustible à hydrogène », explique Jean-Philippe Imparato, Chief Operating Officer pour l’Europe élargie. « Le marché de l’hydrogène demeure un segment de niche, sans perspectives de rentabilité économique à moyen terme. Nous devons faire des choix clairs et responsables pour garantir notre compétitivité et répondre aux attentes de nos clients grâce à notre offre électrique et hybride tant pour les véhicules particuliers que pour les utilitaires légers. »

Cette décision n’aura pas d’impact sur les effectifs des sites de production de Stellantis. Les activités de Recherche & Développement liées à l’hydrogène seront réorientées vers d’autres projets.

Notre avis

La production d’une pile à combustible pour transformer l’hydrogène en électricité coûte cher. De plus, les réservoirs d’hydrogène, en plus de la pile à combustible, prennent beaucoup de place dans un véhicule. L’infrastructure de distribution est également problématique, comme nous l’avions déjà mentionné ici.

En février dernier, Hyvia, co-entreprise de Renault ayant notamment développé le Master H2, annonçait sa liquidation judiciaire en précisant : « Les difficultés rencontrées par Hyvia résultent essentiellement de l’émergence trop lente des écosystèmes de mobilité hydrogène en Europe et des coûts de développement très importants que nécessite l’innovation hydrogène. »

Néanmoins, cette solution peut encore avoir de l’avenir dans le transport lourd (camions), voire même aérien. Dans le secteur automobile, quelques marques comme Toyota, BMW et Hyundai, entre autres, continuent à travailler sur le sujet de l’hydrogène avec pile à combustible. L’avantage de cette technologie ? Elle ne rejette que de l’eau à l’échappement, contrairement à l’hydrogène qui peut aussi être utilisé sous forme liquide ou gazeuse dans un moteur à combustion. En effet, la combustion entraînera des émissions, même si elles sont moindres qu’avec un carburant classique.

Quelle que soit la forme d’hydrogène utilisée, le secteur de la mobilité fait face à des défis de taille : la distribution de l’hydrogène, sous quelle forme et, surtout, l’importance d’utiliser de l’hydrogène vert pour réellement diminuer la pollution.

Maxime Pasture

Maxime Pasture, rédacteur de cet article

Journaliste de formation, Maxime est très curieux mais surtout passionné d'automobile. Sa curiosité l'amène à traiter de sujets divers et variés liés à la mobilité au sens large et bien plus encore !
Cet article parle de : Véhicules , Importateurs et constructeurs

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