Arval Mobility Observatory: les grandes tendances du fleet au Luxembourg

Malgré un contexte économique global marqué par l’incertitude, les entreprises luxembourgeoises se montrent très confiantes quant à l’évolution de leur flotte : 92 % d’entre elles anticipent que leur parc restera stable ou croîtra dans les prochaines années, dont 22 % prévoyant une croissance effective. 

Cette stabilité/croissance s’explique essentiellement par deux moteurs : le développement de l’activité de l’entreprise et les besoins RH (attractivité, rétention des talents).

Un élément clé ressort : le recours à la location opérationnelle (full-service leasing) est en forte progression : 41 % des entreprises luxembourgeoises prévoient de l’utiliser pour leur prochain renouvellement, devançant l’achat direct (30 %). 

Aujourd’hui, 33 % des entreprises déclarent que c’est le mode principal de financement pour les voitures particulières. 

Autre tendance à noter : l’inclusion de véhicules d’occasion dans les flottes. 41 % des sociétés affirment qu’elles en incluent déjà, particulièrement pour les voitures-outil ou pool cars.

La transition vers les motorisations alternatives s’accélère au Luxembourg : 66 % des entreprises ayant des voitures particulières ont déjà mis en place ou envisagent de mettre en place « au moins une technologie alternative » (hybride, hybride-rechargeable, 100 % électrique) dans les 3 prochaines années. 

Cependant, le principal frein reste l’infrastructure de recharge : 69 % des entreprises citent le manque d’infrastructures comme obstacle à l’adoption de véhicules 100 % électriques. 

Parallèlement, 84 % disposent ou prévoient de mettre en place une stratégie de recharge (domicile salarié, borne entreprise, itinérance). 

Les défis pour les véhicules utilitaires légers (VUL/LCV) sont plus marqués : la pénétration des e-LCV reste plus lente, du fait d’une TCO plus élevée et de contraintes opérationnelles.

L’équipement en outils télématiques progresse mais un « écart dire-faire » subsiste : seulement 31 % des entreprises luxembourgeoises ont adopté un outil de télématique pour voitures et/ou VUL. 

En revanche, parmi celles équipées, 72 % utilisent ou envisagent d’utiliser les données issues de la boîte télématique pour piloter leur flotte. 

Cet aspect est crucial : l’exploitation des données permet de mieux maîtriser la sécurité, la consommation, la gestion des véhicules, et par conséquent le TCO.

Le rapport met aussi l’accent sur l’élargissement de la notion « flotte » vers « mobilité ». 81 % des entreprises luxembourgeoises indiquent avoir déjà mis en place au moins une politique de mobilité ou réfléchir à le faire. 

55 % déclarent avoir déjà mis ou envisagent de mettre en place une solution de mobilité (budget mobilité, partage de véhicules, vélos d’entreprise, etc.). 

Les motivations les plus citées sont la politique RSE (52 %) et les besoins RH (42-46 %) : attirer/retirer des talents, donner du sens à la mobilité des collaborateurs. 

Exemples de solutions envisagées : partage de voitures (17 %), vélo-leasing, application de réservation de mobilité d’entreprise.

Trois grands enjeux se dégagent pour les gestionnaires de flotte luxembourgeois :

• Mettre en œuvre des technologies alternatives (électrification, hybrides) — cela reste le défi numéro un. 

• Adapter la flotte aux politiques publiques de plus en plus restrictives en matière de moteurs thermiques. 

• Promouvoir la conduite responsable et exploiter les données télématiques pour réduire les coûts et améliorer la sécurité. 

Pour les décideurs de flotte au Luxembourg, l’enquête d’Arval révèle une fenêtre d’opportunité : la stabilité ou croissance des parcs, la montée en puissance de l’électrification et la transformation vers des solutions de mobilité élargies.

Dans ce contexte :

• Il est prioritaire de développer une stratégie de recharge d’entreprise (borne au bureau, soutien domicile salarié, itinérance), car c’est souvent cela qui freinera l’adoption des BEV.

• Le passage à la location full-service se généralise : avoir une offre flexible, intégrée et prête à l’usage (service, entretien, assurance) devient un avantage compétitif.

• Les entreprises qui réussissent à articuler mobilité, RSE et attractivité RH se démarquent : proposer des alternatives au véhicule classique devient un élément de marque employeur.

• Bien que les télématiques soient de plus en plus installées, la valeur réelle réside dans l’exploitation des données : le gestionnaire de flotte doit passer de « équipement » à « utilisation proactive ».

• Enfin, anticiper les évolutions réglementaires (verdissement des flottes, obligations de reporting, zones à faibles émissions) est plus que jamais indispensable.