Enquête mobilité du SPF: La voiture reste reine, mais le paysage de la mobilité évolue

Depuis un quart de siècle, la part de la voiture dans les déplacements ne bouge presque pas. Elle représente toujours 60 % des trajets et 78 % des distances parcourues. Cette dominance reste particulièrement visible dans les zones périurbaines et rurales, où les alternatives sont limitées.
Pour les flottes, cela confirme que la transition vers l’électrification et les nouvelles formes de car policy doit se faire sans perdre de vue que la voiture demeure, pour beaucoup, la seule solution réellement praticable.

Si la voiture reste majoritaire, l’évolution la plus marquante est ailleurs : le vélo électrique dépasse désormais le vélo classique en kilomètres parcourus. Les speed pedelecs comptent même pour 8 % des kilomètres à vélo, confirmant leur ancrage dans le paysage.
Pour les entreprises, cela ouvre des perspectives concrètes : intégration de flottes de vélos électriques, parkings sécurisés, douches, indemnités vélo ou encore solutions de leasing vélo. Le vélo n’est plus un gadget écologique, mais une option crédible de déplacement domicile-travail, capable d’impacter rapidement le mix mobilité.

Pour les trajets de moins de cinq kilomètres, marche et vélo deviennent les modes dominants. Ils pèsent déjà 22 % et 11 % des boucles de déplacements.
Cette dynamique valide les politiques visant à encourager le report modal : réduction des parkings dans certains sites, mise en place de hubs mobilité, incitants financiers, ou encore intégration d’applications de mobilité dans les outils RH.

Même s’il n’est le mode principal que pour 2 % des déplacements, le train représente 9 % des distances parcourues, preuve qu’il reste un acteur clé des longues distances domicile-travail.
Les entreprises ont intérêt à miser davantage sur les solutions combinées – train + vélo ou train + mobilité partagée – pour accompagner leurs collaborateurs dans leurs trajets pendulaires interrégionaux.

L’enquête confirme un pays à mobilité contrastée :

• En Flandre, le vélo pèse 8 % des distances.
• En Wallonie, il reste marginal, à moins de 1 %.
• À Bruxelles, 20 % des kilomètres sont réalisés en métro, tram ou bus, tandis que la marche représente 6 %.

Ces différences sont cruciales pour les gestionnaires de flotte. Une car policy uniforme ne peut plus fonctionner. Les entreprises doivent moduler leurs stratégies par région, voire par site : quotas de places de parking en ville, packages mobilité renforcés à Bruxelles, mise en avant du vélo en Flandre…

Si la voiture reste dominante, les évolutions constatées – explosion du vélo électrique, montée des modes actifs, rôle confirmé du train – montrent qu’une transition culturelle est en cours, même si elle reste progressive.
Pour les responsables fleet et mobilité, l’enjeu est clair : continuer à gérer une flotte centrée sur la voiture tout en accélérant la diversification des solutions. Les entreprises qui réussiront cette hybridation seront celles capables d’offrir à leurs collaborateurs un mix mobilité flexible, durable et adapté à chaque contexte régional.