Fleet test Leapmotor C10 REEV: Pourquoi faire simple… ?

Vous aurez déjà fait connaissance avec le Leapmotor C10 lors de notre précédent essai de la version purement électrique. Vous savez donc déjà qu’il s’agit d’un SUV généreux de 4,70 m, distribué chez nous par le groupe Stellantis. L’habitabilité, la qualité de fabrication, et la richesse de l’équipement sont ses atouts, au contraire du multimédia pauvre (et dépourvu d’Android Auto et d’Apple Carplay en attendant une prochaine mise à jour) et du coffre, de 435 litres seulement.

Ce qui est nouveau, c’est que le moteur électrique de 215 chevaux est désormais alimenté par une batterie de 28,8 kWh seulement. Celle-ci promet 145 km WLTP ; nous en avons relevé 130 en conditions réelles grâce à une excellente efficience (17 kWh/100km de moyenne électrique). Une fois vide, celle-ci est rechargée par un moteur essence 1.5l. Ce dernier n’est à aucun moment connecté aux roues : le C10 reste donc une voiture « électrique ». Ce système a un avantage : il permet de conserver une puissance stable en toutes conditions, contrairement à une hybride rechargeable classique qui doit jongler entre ses deux moteurs.

Mais il faudra composer avec des montées en régime du moteur à essence qui fluctuent indépendamment de la pression sur l’accélérateur (puisque ce dernier ne commande que le moteur électrique) et dont la sonorité, rappelant les premières heures des hybrides Toyota, n’est guère des plus réjouissantes. Dans ces conditions, batterie vide, on s’attendait aussi à une consommation plus contenue que les 8l/100km relevés lors de notre essai, loin des meilleurs hybrides rechargeables « classiques » du segment. Le C10 REEV peut néanmoins accepter les recharges sur des bornes rapides en DC, ce qui permettra de rouler le plus souvent possible en mode électrique (18 minutes pour repasser de 10 à 50%) pour profiter de son meilleur agrément.

Sur la route, le C10 REEV fait montre d’un excellent confort de marche grâce à un amortissement feutré qui rendra les longs voyages à son bord très agréables. A contrario, n’attendez de lui aucun tempérament sportif : ni sa direction ni ses suspensions ne sont taillées pour ça. Mais ce qui grève vraiment l’expérience de conduite, ce sont les « aides » à la conduite, imprécises et intrusives. Il faudra impérativement désactiver l’alerte de survitesse, incorrecte la plupart du temps dans les valeurs qu’elle affiche, et la correction de trajectoire, trop sensible et désagréable – voire dangereuse – dans ses interventions. Problème pour cette dernière : la désactivation devra se faire à l’arrêt… avant chaque démarrage.

Bref, le Leapmotor C10 REEV n’est donc pas désagréable sur la route, avec sa douceur de fonctionnement en électrique et son confort feutré comme atouts. Mais on peine à comprendre l’intérêt du REEV qui n’apporte finalement que peu d’arguments face à un PHEV classique… auquel il sera assimilé pour le fisc. Pas question donc de profiter d’une déductibilité maximale comme une « vraie » électrique. Il lui reste toutefois aussi l’argument du prix. A partir de 30.909€ HTVA avec un équipement ultra-complet, il est plusieurs milliers d’euros moins cher que ses principaux rivaux, le Ford Kuga ou le Volkswagen Tiguan par exemple.