Fleet test Voyah Free: premium chinoise avec du potentiel
Voyah est encore relativement nouvelle sur notre marché, mais avec la Free, la marque chinoise lorgne sur les clients premium. Et étant donné que ce crossover full électrique s’affiche avec des tarifs très serrés, il nourrit de grandes ambitions sur le marché fleet. Mais que vaut-il vraiment à la conduite?
Pour ceux qui ne le savent pas encore: Voyah est une marque premium du groupe chinois Dongfeng, qui est proposée chez nous par le groupe automobile Ghistelinck Automotive à Waregem. Outre la Free, la gamme belge se compose également à l’heure actuelle de la Dream, un grand monovolume entièrement électrique avec 7 places, et prochainement de la Courage, un SUV électrique un peu plus compact.
Sous blason Dongfeng, on retrouve aussi la citadine Box, que nous avons également déjà pu tester et dont nous vous proposerons prochainement un retour d’expérience. À l’exception de la Courage, les modèles mentionnés étaient déjà présents lors de notre événement link2fleet ZE Experience Event en juin dernier.
Imposant
Lorsque la Free nous a été livrée au garage Ghistelinck à Nazareth, elle nous a immédiatement impressionnés. Avec ses dimensions de 4,90 mètres de long et 1,95 mètre de large et ses roues de 20 pouces, elle est à la fois imposante et élégante. La Free a d’ailleurs été conçue en collaboration avec le célèbre studio Italdesign.
Nous avons été tout autant agréablement surpris lorsque nous avons pris place à l’intérieur. La finition est très bien soignée, avec beaucoup d’attention dans le choix des matériaux, et la console centrale flottante crée une impression de légèreté. L’espace est suffisant, tant à l’avant qu’à l’arrière, grâce notamment à l’empattement de 2,96 mètres.
Le coffre offre un volume minimum respectable de 560 litres, mais la valeur obtenue avec la banquette arrière rabattue – 1 320 litres – n’est pas exceptionnelle compte tenu des dimensions extérieures. Heureusement, il y a encore un coffre avant (frunk) de 72 litres.
Trois écrans de série
En tant que modèle chinois haut de gamme qui se respecte, la Free se doit bien sûr de se démarquer sur le plan numérique. Pensez à la reconnaissance faciale, aux commandes gestuelles et, bien sûr, à toute la gamme nécessaire de systèmes d’aide à la conduite. Mais ce qui frappe immédiatement, ce sont les écrans qui occupent toute la largeur de l’habitacle.
Outre le pannel d’instrumentation et l’écran central, elle dispose aussi d’un troisième écran sur lequel les passagers avant peuvent gérer toutes sortes de fonctions ou lancer du contenu multimédia. La différence avec les marques premiums européennes, c’est qu’ici, ce troisième écran est proposé de série, mais il reste par contre bien visible par le conducteur pendant la conduite, ce qui est discutable sur le plan de la sécurité…
La résolution et la réactivité des différents écrans est plutôt bonne, mais l’ergonomie demande un temps d’adaptation. Ainsi, les lettres du clavier pour la navigation sont très petites. Et alors qu’on pensait d’abord qu’on pouvait introduire sa destination via le touchpad sur la console centrale, on s’est rendu compte qu’il ne servait en réalité qu’à régler le volume sonore ou à changer de station radio.
Fonction charnière
Bien que la brochure fasse état de la disponible d’Apple CarPlay et Android Auto, la connectivité se passe en réalité via une app qu’il faut d’abord télécharger sur son smartphone. La Free est par contre proposée de série avec une dashcam, avec sur le volant un bouton via lequel on peut à tout moment prendre une photo pour voir ce qui se passe autour du véhicule. Une fonction qui peut parfois s’avérer utile.
En tout cas, plus que la possibilité de prendre des selfies via la caméra intérieure. C’est sympa, mais son utilité nous semble plutôt limitée. Il en va de même pour les deux positions du tableau de bord qui, d’une simple pression sur un bouton ou en fonction du mode de conduite sélectionné, peut pivoter de quelques centimètres vers le haut ou vers le bas. Point positif : sous l’écran d’infodivertissement, on trouve encore quelques boutons physiques pour commander la climatisation.
Enfin, les puristes linguistiques pourraient être quelque peu agacés en parcourant les menus. Nous soupçonnons que les traductions ont été réalisées à l’aide de l’intelligence artificielle sans qu’un humain n’ait ensuite vérifié le résultat.
Notre modèle d’essai n’était donc pas encore tout à fait au point, mais on nous a assuré que cela serait corrigé grâce à de futures mises à jour. Pour les mises à jour des voitures existantes, il faut toutefois passer par le concessionnaire, car elles ne se font pas à distance. Quoi qu’il en soit, les conducteurs néerlandophones peuvent au moins régler leur langue maternelle ; les francophones doivent se débrouiller jusqu’à nouvel ordre, car le choix de la langue dans « notre » Voyah se limitait, outre le néerlandais – et bien sûr le chinois – à l’anglais, l’allemand et… le russe.
Avaleuse de kilomètres confortable
Le modèle Free est également équipé de série d’une suspension pneumatique qui assure un confort de conduite agréable. De plus, cette Voyah affiche un comportement routier rassurant, mais elle est plus à l’aise avec une conduite souple qu’avec le couteau entre les dents sur un parcours sinueux. Dans un tel scénario, nous avons d’ailleurs trouvé que la pédale de frein était un peu trop « molle ».
Malgré son potentiel en termes de performances, la Free ne nourrit pas d’aspirations particulièrement dynamiques. Le fait qu’elle ne mette que 4,4 secondes pour passer de 0 à 100 km/h est donc plutôt anecdotique. Un résultat obtenu grâce à ses deux moteurs électriques (un par essieu) qui développent une puissance et un couple cumulés de 490 ch et 720 Nm. Il s’agit d’ailleurs de la seule version disponible.
Il n’y a pas non plus de choix possible pour la batterie. Elle a une capacité de 106 kWh (net : 100), ce qui correspond à une autonomie WLTP pouvant atteindre 505 km. Voyah annonce une consommation moyenne normalisée de 18,3 kWh/100 km. Dans la pratique, nous avons toutefois atteint environ 23 kWh/100 km, en précisant que nous avons parcouru pas mal de kilomètres sur autoroute pendant notre semaine avec la Free. L’autonomie devrait donc plutôt dépasser légèrement les 400 km. Lorsque nous sommes allés chercher la voiture, l’ordinateur de bord indiquait d’ailleurs 399 km avec un niveau de batterie de 98 %. Il est toutefois regrettable que la puissance de charge DC soit relativement limitée pour ce segment, avec 120 kW.
Bilan fleet
Chez les concurrents européens de ce type, on pourrait s’attendre à ce que le prix de 59 995 euros hors TVA soit le prix catalogue, TVA comprise. En d’autres termes, la Voyah Free est nettement moins chère que les modèles de taille similaire proposés par les marques premium établies, surtout si l’on tient compte de l’équipement de série. Seules certaines options, telles qu’une couleur de carrosserie spécifique ou des accessoires comme un crochet d’attelage ou un câble V2L, entraînent un supplément.
Voyah Benelux propose une garantie de 5 ans ou 150.000 km ou de 8 ans ou 200.000 km sur l’entrainement et la batterie. Cela devrait être une bonne nouvelle pour la valeur résiduelle – et donc pour le TCO. Les possibilités de louer une Voyah sont encore assez limitées chez nous. Il n’y a qu’un seul showroom actuellement en Belgique, celui du groupe Ghistehlinck à Nazareth, dans la région gantoise. L’importateur est en pleine discussion avec des candidats dealers dans tout le pays, avec comme objectif à court-terme de disposer d’au moins un point de vente par province. Pour pouvoir faire concurrence aux premiums du segment, il y a donc encore du pain sur la planche…
Fiche technique Voyah Free (360 kW/490 ch)
| INFORMATIONS TECHNIQUES | |
| Motorisation | électrique |
| Puissance | 360 kW/490 ch |
| Couple max | 720 Nm |
| Poids à vide | 2.310 kg |
| Volume de coffre | 560-1.320 l |
| Autonomie WLTP | 505 km |
| Consommation moyenne WLTP | 18,3 kWh/100 km |
| Consommation testée | 23 kWh/100 km |
| Vitesse max | 200 km/h |
| Capacité de la batterie | 106 kWh (netto: 100) |
| INFORMATIONS DE GESTION | |
| Prix de base HTVA | 49.582,64 € |
| Prix de base TVAC | 59.995 € |
| Puissance fiscale | 4 ch |
| TMC (Bruxelles/Wallonie/leasing) | 75,79 € /2.065,06 € /61,50 € |
| BIV (Flandre) | 0 € (jusqu’au 31/12/2025) |
| Taxe de roulage (Bruxelles, Wallonie) | 102,96 € |
| Taxe de roulage (Flandre) | 0 € (jusqu’au 31/12/2025) |
| Déductibilité fiscale moyenne (sur 4 an) | 100 % |
| ATN brut employé | NC |
| Dépenses non-admises | NC |
| Cotisation CO2 | NC |

