Publié le 2 décembre 2025 à 12:52
par Bart Vanham

Petit report de l’introduction obligatoire du budget mobilité: Et maintenant ?

Le gouvernement a récemment franchi une étape importante : les mesures budgétaires… (sans commentaire). Il lui reste encore quelques semaines avant les congés de fin d’année, période durant laquelle aucune loi ne sera votée. L’introduction obligatoire du budget mobilité ne pourra donc pas entrer en vigueur au 1er janvier 2026. Ce report n’est certainement pas un abandon. Il est probable que l’obligation soit décalée d’un trimestre ou d’un semestre…

budgetmobiltié 2026

Que faut-il faire en attendant?

Eh bien, tout dépend de l’objectif que vous aviez en tête avec l’introduction du budget mobilité…

Plutôt une obligation ?

Ouf… pour l’instant, vous pouvez le rayer de votre liste des urgences… et espérer qu’au moment où l’introduction obligatoire sera annoncée, ce ne soit pas une douche froide. Si vous êtes une petite PME et que vous pensez qu’un budget mobilité n’apporte pas vraiment de valeur (beaucoup de vos travailleurs avec voiture de société habitent à moins de 10 km ?), vous pourriez attendre — et espérer que le projet de loi prévoie une mise en œuvre différée pour, par exemple, les PME de moins de 50 travailleurs…

Cela dit, profitez des prochaines semaines pour consacrer un peu de temps à la RH et, via quelques échanges, cartographier les attentes de vos collaborateurs. Un budget mobilité peut clairement donner un coup d’accélérateur au slogan « travailler local ».

Plutôt une opportunité ?

Vous voyez l’introduction d’un budget mobilité comme une opportunité de devenir un employeur attractif dans votre région ? Vous avez raison : la mobilité personnelle est considérée par 7 travailleurs sur 10 comme un élément important dans le choix d’un emploi.

Le report de l’introduction obligatoire vous offre, si nécessaire, un peu plus de temps pour préparer l’implémentation du budget mobilité — au-delà des formalités obligatoires — de manière encore plus solide.

Quels sont les souhaits?

La mobility policy peut être introduite de manière flexible par l’employeur. En tant qu’employeur, est-ce que je donne la possibilité de choisir une (plus petite) voiture électrique en pilier 1 ? Ou est-ce que je n’offre que de la mobilité multimodale en pilier 2 ? Que prévoir : transports publics, leasing vélo, systèmes de partage, etc. ? Est-ce que j’autorise l’utilisation du pilier 2 pour le logement ? En combinaison avec le télétravail ? Pour tout le monde ?… Autant de questions à examiner avant de mettre en place le budget mobilité.

Maintenant que vous disposez d’un peu plus de temps, vous pouvez notamment vous appuyer sur les souhaits des travailleurs en les cartographiant via une consultation, oralement ou au moyen d’une enquête en ligne. Et, si nécessaire, pourquoi ne pas leur demander aussi quels freins ils perçoivent à la conduite électrique… et surtout, à quel point ils jugent important que vous proposiez cette mobilité personnelle en tant qu’employeur.

Cette dernière réflexion peut, à son tour, influencer votre stratégie TCO. Un “très important” orientera plutôt vers une approche RH, avec une optimisation de la rémunération fiscalement avantageuse et une flexibilité maximale dans la politique de mobilité. Un “moins important” vous permettra de mettre en place un budget mobilité plus limité, par exemple uniquement via les piliers 2 et 3, avec un focus sur la simplification administrative de certaines indemnités liées à la mobilité.

Quelle stratégie?

Pour le budget mobilité, dans le cadre du calcul du TCO, vous pouvez utiliser différentes formules : une formule basée sur des règles forfaitaires ou une formule basée sur les coûts réels. Dans les deux cas, vous pouvez vous baser sur la voiture individuelle que le travailleur échange contre un budget mobilité, sur une moyenne des coûts des voitures d’une catégorie de fonction, ou sur des véhicules de référence pour une catégorie de fonction.

La formule basée sur les coûts réels exige de prendre une moyenne sur les quatre dernières années. Compte tenu de la hausse des coûts sur cette période, cette moyenne ne couvrira pas le TCO actuel.

Par conséquent, si vous avez plutôt une approche orientée RH et que vous souhaitez maximiser les avantages, il est préférable d’utiliser une formule forfaitaire basée sur des véhicules de référence pour une catégorie de fonction (conformément à la car policy). Le TCO de ces véhicules de référence correspond à des montants actuels, et la formule forfaitaire tient compte d’un calcul relativement large des coûts de carburant pour les travailleurs qui télétravaillent régulièrement.

Si, en tant qu’employeur, vous êtes plutôt axé sur la maîtrise des coûts, vous pouvez recourir à la formule des coûts réels basée sur le véhicule individuel (à l’autre extrême). Cela demande quelques calculs et, idéalement, une mobility policy limitée aux piliers 2 et 3, car pour une voiture en pilier 1, le budget sera probablement insuffisant pour choisir un véhicule (actuel) équivalent…

Car policy

La mobility policy s’appuie sur la car policy. Il est donc temps d’aligner votre car policy sur votre stratégie “budget mobilité”, surtout si, comme indiqué plus haut, vous optez pour la méthode basée sur des véhicules de référence.

Vous n’avez pas encore de voitures électriques dans votre car policy ? C’est peut-être le bon moment d’intégrer une offre en ce sens… par exemple : incluant ou non une borne de recharge à domicile, sur base du TCO, sur base de véhicules de référence… le tout en cohérence avec votre stratégie de budget mobilité.

Idéalement, faites-le à court terme.

Administration

La mise en œuvre demande un certain travail. Il existe sur le marché des offres permettant de vous accompagner de manière professionnelle.

Vous devez garantir une transparence totale sur le budget mobilité : ce qui a été dépensé, ce qu’il reste, etc. Et vous devez évidemment faciliter l’usage de la mobilité multimodale.

Cela peut se faire via les différentes plateformes de mobilité disponibles sur le marché. Elles proposent aujourd’hui une offre très mature pour soulager l’administration et faciliter l’utilisation. La plupart des plateformes passent par des secrétariats sociaux pour les remboursements mensuels ; une offre plus limitée gère ces remboursements elle-même, sans obligation de mention sur la fiche de paie mensuelle, tandis que toutes doivent de toute façon faire transiter une fois par an les régularisations du pilier 3 via la fiche de paie.

Là aussi, le délai supplémentaire peut être mis à profit pour comparer les avantages de chaque prestataire.

Change management

L’introduction d’un budget mobilité sera un levier positif pour votre politique RH. Une communication claire — et surtout une bonne gestion des attentes — permettra de renforcer encore cette dynamique.

Le “change management” commence déjà dès la phase de consultation, qu’elle soit menée oralement ou via un questionnaire en ligne. Bien connaître vos collaborateurs est une étape déterminante pour réussir la mise en place du budget mobilité. En combinant ces enseignements avec les valeurs et la stratégie globale de votre entreprise, vous maximisez les chances d’une implémentation optimale du budget mobilité…

Vous pouvez donc mettre à profit ce temps supplémentaire de manière très utile !

Bart Vanham – Pour vous aider à devenir un meilleur employeur grâce à une politique de mobilité flexible !

Bart Vanham

Bart Vanham, rédacteur de cet article

Cet article parle de : A la une, Gestion de flotte, Tax & legal
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