Le 30 mai 2025 à 11h02
par Damien Malvetti

Le budget de mobilité va-t-il nuire à la voiture de société?

Cette question, le secteur se la pose forcément. L’annonce de l’obligation pour les entreprises de proposer le budget de mobilité à leurs collaborateurs disposant d’une voiture de société dès le 1er janvier prochain risquerait en effet de réduire le nombre de voitures de société sur nos routes. Thierry Devresse (MMBB) se veut rassurant sur le sujet.

Le budget de mobilité gagne en importance auprès des travailleurs et des entreprises. Et nombre d’entre-eux optent pour le remboursement de leurs frais de logement dans le pilier 2.

Pour autant, il ne menace pas la voiture de société, selon Thierry Devresse qui rappelle que la voiture fait partie du Pilier 1 du budget de mobilité. « Elle y est traitée avec exactement la même fiscalité et est soumise aux mêmes cotisations sociales qu’une voiture de société classique. La seule condition est qu’elle soit écologique, et à partir du 1er janvier 2026, qu’elle n’émette plus de CO₂. »

Par contre, l’objectif du Budget Mobilité est bien d’offrir un choix plus large aux employés en combinant des options dans les différents piliers. Pour rappel, le pilier 1 permet donc d’opter pour une voiture de société écologique, le pilier 2 pour des solutions de mobilité durabel (transports publics ou partagés, vélos, etc.) ou pour le remboursement de ses frais de logement (crédit ou loyer à condition d’habiter à moins de 10 km de son travail. Et enfin, le pilier 3 permet de bénéficier d’un montant cash s’il reste quelque chose après avoir fait son shopping dans les deux premiers.

« Le gouvernement souhaite que tous les employés aient accès à ces options complémentaires ou alternatives, si l’employeur les propose dans sa politique. Cette flexibilité permet aux entreprises de respecter leurs contraintes opérationnelles, tout en donnant plus de liberté de choix aux travailleurs », poursuit Thierry Devresse.

Les chiffres ONSS montrent que seulement un peu plus de 7 % des travailleurs choisissent le Budget Mobilité avec une voiture de société. Mais ce chiffre est trompeur: « Un bien plus grand nombre d’employés choisissent encore la voiture de société traditionnelle, sans utiliser un budget de mobilité. Et le Budget Mobilité cible surtout les employés qui n’utilisent pas ou très peu leur voiture pour des déplacements professionnels et qui s’en servent quasi exclusivement pour le trajet domicile-travail. Ces profils représentent moins de 50 % des conducteurs de voitures de société. »

Sans oublier que certains travailleurs qui opteront pour d’autres options que la voiture de société via leur budget de mobilité peuvent également acquérir un véhicule privé.

Réformer le budget de mobilité

Thierry Devresse avance toutefois quelques solutions pour rendre le budget de mobilité plus attractif et éviter qu’il ait un impact négatif sur la voiture de société. Par exemple rendre obligatoire une part du budget pour des solutions durables afin d’éviter que la totalité du budget soit utilisé pour le remboursement des frais de logement.

« Ou encore moduler le remboursement du logement en fonction du nombre de jours de télétravail auquel le collaborateur a droit. Par exemple 1 jour = 20% du budget logement, 2 jours = 40%, etc.). »

Thierry Devresse avance également la possibilité de rendre la règle des 10 km plus progressive par exemple en permettant à ceux qui vivent à moins de 10 km d’utiliser 100% de leur budget mobilité pour leurs frais de logement, ceux qui vivent à 11 km à 80% et ainsi de suite.

Des idées qui pourraient toutefois être transcrites dans la réglementation finale puisqu’on ne connaît pas encore tous les détails de la loi sur l’obligation de proposer le budget de mobilité à tous les collaborateurs disposant d’une voiture de société. Le gouvernement pourrait profiter de cette évolution pour ajouter de nouvelles règles. Affaire à suivre donc.

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
Cet article parle de : Tax & legal , Gestion de flotte

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