Porsche Cayenne Electric : en passager dans la version haut de gamme de plus de 1.000 ch !
Après le Macan, c’est au tour du Cayenne de passer à l’électrique. Il devient ainsi le deuxième SUV Porsche 100% déductible fiscalement. La version de production sera bientôt dévoilée, mais link2fleet a déjà eu l’occasion de faire connaissance avec le Cayenne Electric à Leipzig. Nous sommes montés à bord de la future version haut de gamme, capable de libérer plus de 1.000 ch sur ses quatre roues…

Il n’y a pas si longtemps, Porsche ambitionnait que 80% de ses ventes soient composées de modèles entièrement électriques d’ici 2030. Une ambition qui a été revue très récemment. Le Macan Electric devrait finalement avoir de nouveau un équivalent à moteur thermique, tout comme les futures 718 Boxster et Cayman. Il en va de même pour la quatrième génération du Cayenne, tandis qu’un modèle entièrement électrique plus grand, qui devait se positionner encore au-dessus de ce SUV, a été (provisoirement ?) abandonné.
Cela n’empêche toutefois pas Porsche de mettre les bouchées doubles pour impressionner avec le Cayenne Electric, qui sera officiellement présenté très prochainement. Sa version haut de gamme développera une puissance maximale de plus de 1.000 ch, faisant d’elle la Porsche de série la plus puissante jamais produite. Mais attention à la concurrence venue de Chine, car le Mhero I revendique déjà 1.089 ch. Est-ce le début d’une course à la puissance dans le segment des SUV électriques ?
Prestations de supercar
Évidemment, la gamme du nouveau Cayenne, qui repose sur une évolution de la plateforme PPE, comprendra également des versions plus raisonnables. Celles-ci utiliseront les moteurs électriques que l’on connaît déjà sur les Macan et Taycan. Mais, à ce sujet, Porsche ne communique pas encore.
Avant la présentation officielle du modèle, il a été décidé de se concentrer sur la version Turbo, dont le moteur électrique avant est celui du Macan Turbo, tandis que le moteur arrière a été spécialement développé pour l’occasion.
Comme déjà mentionné, cette version haut de gamme développe plus de 1.000 ch, soit 800 kW, une puissance toutefois disponible uniquement lorsque la fonction launch control est activée. La puissance « par défaut » atteint « plus de 600 kW » (environ 800 ch), tandis que la fonction push-to-pass ajoute 100 kW supplémentaires pendant 10 secondes.

Grâce à cela, la version haut de gamme du Cayenne Electric est capable de performances dignes d’une supercar. Elle passe de 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes. Le 0 à 200 km/h est abattu en moins de 8 secondes. La vitesse maximale dépasserait les 250 km/h. Tout cela, entre autres, grâce au système de refroidissement à huile spécialement développé pour les moteurs électriques.
Véritable attraction
Des chiffres spectaculaires, que nous avons pu expérimenter sur le circuit du Porsche Experience Center à Leipzig, juste à côté de l’usine où le Cayenne Electric sera assemblé aux côtés des futures versions thermiques et hybrides.
Quant à l’apparence extérieure du nouveau modèle, il reste difficile d’en dire beaucoup pour l’instant, puisque la carrosserie était toujours recouverte d’un camouflage dissimulant ses lignes. On peut toutefois déjà confirmer que, comme sur le Macan, les vitres latérales du Cayenne seront désormais dépourvues de cadre.
Nous n’avons pas encore pu prendre le volant. Nous avons donc pris place en tant que passager. « Appuie bien ta tête contre l’appuie-tête », prévient notre pilote. Un conseil avisé ! Des accélérations qui retournent l’estomac, on en a déjà connues… mais là, c’était clairement un cran au-dessus. Nous avons vite regretté d’avoir englouti un donut bien garni un quart d’heure plus tôt… Le Cayenne Electric, c’est une véritable attraction !
Suspension active
Mais cela ne s’arrête pas là : malgré un poids avoisinant les 2,7 tonnes, le grand SUV se jetait de gauche à droite dans les virages comme une véritable voiture de circuit. Merci au Porsche Active Suspension Management, qui maintient la carrosserie parfaitement à plat en toutes circonstances.
Le différentiel arrière Porsche Differential Lock Plus à commande électronique y contribue également, tout comme les roues arrière directrices, proposées pour la première fois (en option) sur un Cayenne.
Tourner sur place comme le Mercedes Classe G à quatre moteurs (un par roue), le Cayenne ne peut pas le faire. Mais ses artifices réduisent tout de même le rayon de braquage d’un mètre à basse vitesse (jusqu’à 11,1 mètres) et améliorent la stabilité à haute vitesse.

Une sortie sur le circuit tout-terrain situé à proximité faisait également partie du programme. Pentes raides, dévers, pierres, boue, etc. : grâce à sa puissance brute, parfaitement maîtrisée par l’électronique, le SUV de Porsche a franchi tous les obstacles qui se dressaient devant ses roues avec une facilité déconcertante.
Même s’il est probable que peu de conducteurs soumettront leur Cayenne Electric à de telles épreuves, sa capacité de remorquage impressionnante, de 3,5 tonnes, en séduira plus d’un.
High Power Charging
C’est également le cas pour la puissance de charge rapide : alors que les Macan et Taycan se limitent respectivement à 270 et 320 kW, le Cayenne Electric peut encaisser jusqu’à 400 kW. Cela permettrait de faire passer le niveau de batterie de 10 à 80% en moins de 16 minutes. 10 petites minutes suffiraient pour récupérer plus de 300 km d’autonomie, à condition, bien sûr, de trouver une borne DC aussi puissante.
Par ailleurs, le Cayenne Electric peut récupérer jusqu’à 600 kW d’énergie au freinage, grâce à l’expérience acquise par Porsche en Formule E (la Formule 1 électrique).
La batterie affiche une capacité brute de 113 kWh, ce qui devrait permettre une autonomie de “plus de 600 km”. Elle présente une densité énergétique 7% plus élevée que celle de la Taycan. Et alors que la batterie de la Taycan compte 32 modules, le pack batterie du Cayenne n’en contient que 6, « facilement remplaçables », d’après les ingénieurs.
Recharge à induction
À partir de 2026, le Cayenne Electric pourra également être rechargé sans fil, en option, en le stationnant au-dessus d’une plaque à induction. Une technologie déjà aperçue, par exemple chez BMW, mais c’est la première fois qu’elle sera disponible avec une puissance de 11 kW.
Porsche promet un rendement de 90%, ce qui signifie que la vitesse de charge devrait être comparable à celle d’une wallbox ou d’une borne de recharge classique. Dans tous les cas, par cet intermédiaire, il faudrait environ 11 heures pour recharger complètement la batterie vide du Cayenne Electric.
La plaque à induction pourra être utilisée aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Des capteurs veilleront à ce que l’alimentation soit immédiatement coupée si, par exemple, un chat ou un autre animal passe sous le véhicule.
C’est sans doute le rêve de nombreux conducteurs de véhicules électriques : ne plus devoir manipuler des câbles de recharge sales par mauvais temps. Il suffit de garer son Cayenne Electric au-dessus de la plaque à induction, le véhicule s’abaisse de quelques centimètres grâce à sa suspension pneumatique, et la recharge peut commencer.
La recharge par induction sera dans un premier temps proposée sur le Cayenne Electric, mais Porsche prévoit d’étendre cette technologie à d’autres modèles par la suite. Le constructeur affirme même que la plaque au sol, qui fait 6 cm d’épaisseur pour environ 50 kg, pourrait être compatible avec des véhicules d’autres marques, pour autant qu’ils soient équipés de cette fonctionnalité.
Grand, plus grand, le plus grand
Lors de notre session d’exploration approfondie, nous avons pu découvrir l’intérieur dans toute sa splendeur. Nouveauté : les sièges arrière sont désormais réglables électriquement de série. Quant au toit panoramique en option, dont la partie avant peut s’ouvrir, sa transparence peut être ajustée d’une simple pression sur un bouton grâce à un film à cristaux liquides.
Le tableau de bord du Cayenne Electric offre une surface d’affichage 50 % plus grande que celle du Cayenne actuel, avec toujours derrière le volant le combiné d’instruments incurvé typique, un écran tactile central de 14,25 pouces, et juste à côté, sous la même surface vitrée, l’écran passager optionnel de 14,9 pouces. L’écran central présente une légère courbure au milieu, se prolongeant ainsi harmonieusement dans la console centrale.
Un élément dont Markus Auerbach, directeur du design intérieur, semblait particulièrement fier est le fameux « Ferry Pad » : un petit coussin sur lequel on peut poser son poignet pour manipuler l’écran tactile avec plus de précision, et dont le nom fait évidemment référence à un certain Ferry Porsche. Tout aussi pratique, les widgets personnalisables de différentes tailles en bas de l’écran restent accessibles même lorsque Apple CarPlay ou Android Auto est activé.
Le chef de projet Hermann Sturm, quant à lui, s’est montré très enthousiaste à propos des Mood Modes, des ambiances personnalisées où la position des sièges, l’éclairage d’ambiance, la climatisation, le son et les graphismes des écrans s’adaptent automatiquement au mode sélectionné. Enfin, notons que le système d’infodivertissement, qui repose sur Android Automotive comme système d’exploitation, intègre notamment l’application AirConsole, permettant aux passagers de jouer à des jeux en utilisant leur smartphone comme manette.
Et puisqu’on parle de smartphones : ceux-ci peuvent désormais aussi servir à verrouiller ou déverrouiller le Cayenne et même à le démarrer, grâce à la Porsche Digital Key. Il devient ainsi possible de prêter la voiture à un membre de la famille ou à un ami, tout en définissant différents niveaux de restrictions. Pour activer le contact, il reste néanmoins un bouton de démarrage, situé bien entendu… à gauche du volant.
Pour découvrir le Cayenne Electric en intégralité, sans camouflage (et en apprendre davantage sur les spécifications des autres versions), il faudra encore patienter quelques semaines : la présentation complète de la version de série est prévue pour la mi-novembre.