Porsche Taycan 4S ou Lotus Emeya S ? Un match TCO très serré !

Les deux modèles que nous avons sélectionnés ont fait l’actualité en 2024. D’un côté, la Porsche Taycan a hérité d’une copieuse mise à jour, principalement technique. De l’autre, la Lotus Emeya arrive sur le marché avec de grandes ambitions.

Un détail qui fait toute la différence

Honneur à la nouvelle venue. Après l’avoir testée brièvement cet été, nous avons pris plus longuement le volant de la Lotus Emeya, dans sa version S de « milieu de gamme ». Chez Lotus, que ce soit pour le SUV Eletre ou la berline Emeya, la gamme se décline en 3 niveaux de finition : entrée de gamme, une version S mieux équipée et une version R ultra performante. En effet, de base, les Emeya et Emeya S proposent 612 ch alors que la version R en propose 918 ! Cette dernière abat le 0 à 100 km/h en 2,8 secondes, comme Lotus aime le communiquer. Toutes les versions sont animées par deux moteurs, ce qui lui offre la transmission intégrale.

Chez Porsche, la Taycan d’entrée de gamme se contente d’un seul moteur sur les roues arrière. Pour affronter l’Emeya S, nous avons donc choisi la Taycan 4S, elle aussi animée par deux moteurs forts, dans ce cas, de 544 ou 598 ch. Si cette Taycan 4S semble moins chère à l’achat ou en leasing que la Lotus, il faut néanmoins sélectionner la batterie Performance Plus (option à près de 5.000 € HTVA) afin d’obtenir une autonomie comparable de 549 km (540 km pour l’Emeya S) et les 598 ch en mode overboost/launch control. Ainsi équipées, nos deux rivales se tiennent au coude à coude sur le plan tarifaire, avec près de 108.000 € HTVA (voir tableau ci-dessous). Le détail de la batterie Performance Plus chez Porsche change donc absolument tout, y compris notre bilan TCO ci-dessous, nous y reviendrons.

On évoque dans ce comparatif le plaisir et deux marques qui ne donnent qu’une seule envie : conduire ! Alors, allons droit derrière le volant.

Dans le monde des sportives électriques, la Porsche Taycan reste la référence absolue en matière de comportement et de plaisir de conduire. Et ça commence directement quand on s’installe à bord, avec une position de conduite typiquement « Porsche » malgré la batterie. En d’autres mots, on est assis assez bas, ce qui participe grandement au plaisir de conduire. L’Emeya, qui est d’ailleurs plus haute que la Taycan de 8 cm, propose une position de conduite logiquement plus haute. Et bien qu’elle offre un comportement tout à fait digne d’une sportive, elle ne parvient pas à égaler la Porsche en la matière. En résumé, Porsche reste Porsche, en offrant le top en matière de réglage de direction et de dynamisme. Lotus vient se placer en-dessous mais ses ingénieurs peuvent être heureux du résultat.

Les chiffres du 0 à 100 km/h valident notre ressenti : comptez 3,7 secondes pour l’allemande contre 4,2 secondes pour « l’anglaise » produite en Chine. Ces performances s’expliquent également grâce au poids très inférieur de la Taycan 4S, plus de 200 kg plus légère que l’Emeya !

En revanche, lorsqu’on en vient à l’ambiance à bord et, surtout, à l’espace disponible, le charme de l’Emeya opère…

En effet, avec une longueur de 5,14 m (4,96 m pour sa concurrente), la berline Lotus prend de la place ! Son coffre dégage 100 litres de plus que celui de la Porsche et s’installer aux places arrière se fait dans un grand confort. C’est séduisant. Tout comme les packs et les finitions intérieures qui, si on opte pour le pack carbone, séduiront les amateurs de course automobile. Les amateurs de technologie embarquée apprécieront aussi que Lotus propose, en option, les rétroviseurs-caméras. De son côté, Porsche propose, en option, un tout nouveau système d’amortissement électrohydraulique innovant baptisé « Active Ride ». À nouveau, avec les infos que nous venons de vous donner, vous voyez un peu où chaque marque souhaite placer son curseur.

Pour en revenir à l’habitacle, l’ergonomie dans les deux véhicules est appréciable, avec un univers « décalé » dans la Lotus, notamment avec des commandes au volant et sur la console centrale qu’on pourrait qualifier « d’originales ». Le tout fonctionne assez bien, tout en restant intuitif, autant dans la Taycan que l’Emeya, ce qui reste le plus important. Et puis, comme beaucoup de supercars modernes, les deux modèles proposent un écran, en option, pour la personne qui occupe le siège de droite.

Avant de dresser le bilan, parlons consommation d’énergie et recharge. En matière de consommation et d’autonomie, il n’y a quasiment pas de différence entre les deux modèles : vous atteindrez les 400 km (pour 540 annoncés) sans difficultés. Mais en matière de recharge, Lotus se distingue avec la possibilité d’ingérer la plus haute puissance du marché : jusqu’à 400 kW ! Ceci permet de récupérer 310 km en 10 minutes, bien que les bornes ultra-rapides capables de délivrer 400 kW soient encore très rares… Avec une capacité de charge grimpant à 320 kW (299 km récupérés en 10 min), la Taycan n’a pas de quoi rougir. En la matière, ces deux voitures trônent en haut de la pyramide des voitures électriques, ce qui trahit encore l’aspect « exceptionnel » de ce comparatif…

Au moment de tirer le bilan, notamment en matière de TCO, les deux voitures sont extrêmement proches. Mais la Lotus Emeya S dispose quand même d’un petit avantage avec un TCO mensuel inférieur de 71 €. En ATN brut/an, il n’y a même pas 20 € de différence entre ces deux « divas » de la voiture électrique.

Mais si vous n’avez pas besoin de 549 km d’autonomie et que vous vous passez de la batterie Performance Plus chez Porsche (sur papier, l’autonomie baisse alors à 474 km), le bilan s’inverse, avec un net avantage pour la Taycan 4S. Autant le savoir !

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** Calculé grâce au Car Cost Advisor d’Eurofleet Consult