Réflexion : les véhicules intermédiaires vont-ils envahir le marché ?
« La nouvelle aventure mobile » : voici le nom du documentaire que nous avons pu voir en première belge, le 29 septembre dernier. Mettant en avant un quadricycle électrique léger, entre vélo et voiture électrique, ce documentaire veut bousculer nos habitudes. De quoi nourrir notre réflexion sur la mobilité actuelle et l’évolution du marché automobile…

En février et mars 2024, Jérôme Zindy, vélo-reporter, a parcouru la France à bord d’un véhicule durable et innovant, intermédiaire entre le vélo et la voiture électrique : un « véli ». Nous avons pu plonger dans son aventure grâce au documentaire « La nouvelle aventure mobile ». Et, oui, on ose l’écrire : ça tient la route. Autrement dit, c’est possible d’effectuer un Tour de France pendant 2 mois avec ce genre de véhicule. À vélo, on peut le faire aussi. En micro-car électrique, ce serait peut-être plus complexe mais, avec une bonne organisation, pourquoi pas. En voiture, la question ne se pose même pas.
Régime
Ce documentaire a été projeté lors d’une soirée organisée par « The Shifters Belgium ». Il s’agit d’une association de bénévoles engagés pour accompagner la transformation bas-carbone de notre société face aux enjeux énergie-climat. Durant cette soirée, l’association a mis en avant l’une de ses batailles : l’opération REGIME, pour « Réduire Grandement et Irrémédiablement la Masse des Véhicules ».
De la nuance, SVP
Alors, oui, en Belgique, ces 20 dernières années, le poids moyen des véhicules a augmenté de 43%, passant de 1,1 à 1,6 tonne en moyenne. On est proche de la tendance européenne. Oui, les voitures sont devenues plus encombrantes. Oui, Paris a décidé de pénaliser le stationnement des voitures thermiques de plus de 1,6 tonne (+ de 2 tonnes pour les voitures électriques).
Mais n’oublions pas que l’électrification, avec les batteries, a amené un poids considérable dans les voitures. Une batterie pèse facilement 300 kg, en moyenne. On pourrait évoquer les nouvelles technologies à bord des véhicules, bien sûr. Mais soulignons surtout que, ces 20 dernières années, les voitures ont gagné en sécurité ! Il y a de moins en moins de morts sur les routes. Selon l’institut Vias, « Il y a eu, en 2024, 455 tués sur nos routes (belges, NDLR) contre 483 en 2023. C’est le nombre de tués le plus faible jamais enregistré. »
Néanmoins, il est vrai que les véhicules ont aujourd’hui des proportions démesurées. Démesurées pour les parkings. Démesurées pour certaines rues qui ont dû, par conséquent, devenir rues à sens unique. A-t-on vraiment besoin d’autant de place et de confort à bord ? Une voiture plus grande est aussi plus lourde. Une masse plus importante nécessite donc plus d’énergie pour se déplacer. Mais les constructeurs le savent… Ils répondent à la demande du marché et aussi de l’Europe : celle de proposer des véhicules de plus en plus sûrs et propres.
Budget mobilité et véhicules intermédiaires
Autre problématique : le prix de ces voitures, qui ne cesse de grimper. On en revient, dès lors, à nos véhicules intermédiaires. Bien plus abordables, plus petits, plus légers, électrifiés, moins polluants, ils suffiraient à 82,5% des déplacements en voiture des Bruxellois, selon le rapport « Véhicules intermédiaires en Région de Bruxelles-Capitale », signé par Bruxelles Mobilité. De plus, ils pourraient facilement entrer dans le pilier 2 du budget mobilité qui n’est pas taxé.
Alors, oui, bien qu’elle ne répondra pas à tous les besoins, il s’agit d’une solution – parmi tant d’autres – pour répondre aux enjeux de demain liés à la mobilité. Comme pourrait l’être l’E-car européenne proposée par Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission européenne… Une voiture pratique, électrique, abordable et, surtout, européenne.