Renault Trafic Van E-Tech Electric : jusqu’à 450 km et 800 volts

On savait depuis un certain temps que Renault travaillait sur une nouvelle gamme de véhicules utilitaires électriques. Le constructeur français vient de présenter officiellement la version de série du premier modèle à l’occasion du salon Solutrans à Lyon, où le dernier Master avait également été dévoilé il y a deux ans. Il s’agit du Trafic Van E-Tech Electric, qui remplacera, lors de son lancement, la version 100 % électrique de l’actuel Trafic — la version diesel, quant à elle, poursuivra simplement sa carrière.

La version de production dont le concept portait le nom historique de Goelette arrivera plus tard et portera des appellations plus prosaïques telles que Trafic châssis-cabine, plancher-cabine, benne, plateau ou cargo-box, comme nous l’a expliqué Jan Patcek, responsable de Renault LCV, après la présentation à Lyon.

Le nouveau Trafic Van E-Tech Electric est le tout premier modèle de Renault entièrement développé sur la plateforme « Software Defined Vehicle » (SDV) de sa filiale Ampere. La plateforme skateboard sur laquelle repose le fourgon électrique est entièrement nouvelle et a été conçue spécialement pour l’occasion. Le pack de batteries a été intégré dans le plancher et le moteur est situé à l’arrière, ce qui a permis de limiter le porte-à-faux avant.

Les roues ont ainsi été repoussées aux 4 coins de la carrosserie, avec tous les avantages que cela comporte. Non seulement les volumes intérieurs sont optimisés, mais la version L1 affiche également un rayon de braquage de seulement 10,3 mètres, aussi court que celui d’une Renault Clio. Et le fait que la batterie ait pu être placée très bas dans le plancher a permis de limiter la hauteur du véhicule sans compromettre le volume de chargement.

La version L2 mesure 40 cm de plus (soit 5,27 mètres) et offre un volume de chargement de 5,8 m³. La différence majeure entre la L1 et la L2 se situe au niveau de l’empattement. Les ouvertures à l’arrière comme sur le côté sont suffisamment larges pour accueillir une europalette. La capacité de remorquage atteint 2 tonnes, tandis que la charge utile s’élève à 1,25 tonne.

Renault proposera à terme deux options de batterie dont la capacité n’a pas encore été précisée. D’une part, une batterie NMC offrant une autonomie pouvant atteindre 450 km pour les trajets longue distance. D’autre part, une version LFP destinée à un usage urbain, avec une autonomie WLTP annoncée de « près de 350 km ». Cette dernière présente l’avantage de ne contenir aucun métal rare comme le nickel ou le cobalt, mais ne sera disponible qu’à une date ultérieure. Dans tous les cas, l’autonomie progresse nettement par rapport à l’actuel Trafic E-Tech Electric, qui ne peut revendiquer que 294 km WLTP.

Le constructeur souligne que les cellules de batterie sont produites en Europe et assemblées en France, dans l’usine de Sandouville. Dans les deux cas, le moteur électrique délivre 150 kW (204 ch) et 345 Nm de couple (l’actuel Trafic E-Tech Electric se contente de 90 kW). Grâce à l’architecture 800 volts — une première pour Renault — le niveau de batterie peut passer de 15 à 80 % en seulement 20 minutes. Les fonctions V2L (Vehicle-to-Load) et V2G (Vehicle-to-Grid) sont également prévues.

Comme on peut l’attendre d’un utilitaire moderne, l’habitacle est conçu de manière pratique et regorge de rangements. Le nouveau Trafic E-Tech Electric bénéficie d’un combiné d’instruments numérique de 10 pouces et d’un écran central de 12 pouces orienté vers le conducteur. L’ensemble est animé par le nouveau système d’exploitation CAR OS, développé par Ampere, qui fonctionne en synergie avec l’univers Android Automotive OS.

L’architecture SDV (Software Defined Vehicle) confère un rôle central au logiciel embarqué dans le véhicule, ce qui permet de le mettre à jour à distance et en temps réel tout au long du cycle de vie du véhicule. En outre, les véhicules peuvent être équipés d’applications spécifiques adaptées à leur usage — on pense par exemple aux ambulances, véhicules de pompiers ou de police, camions frigorifiques ou autres versions transformées.

Par ailleurs, les entreprises disposant de leur propre système d’exploitation — par exemple pour la gestion des livraisons — pourront l’intégrer directement dans le système multimédia du véhicule. Les utilisateurs de véhicules de flottes pourront également se connecter à leur profil afin d’accéder à une interface personnalisée avec leurs réglages de véhicule et les applications qu’ils utilisent habituellement.

Enfin, Google Assistant sera progressivement remplacé par Gemini, l’assistant IA de Google, via une mise à jour. Et bien sûr, les systèmes de sécurité les plus récents seront également intégrés.

Les prix ne sont pas encore connus. Mais Renault promet d’ores et déjà un TCO avantageux, comme l’a expliqué le chef de produit Alessandro De Rinaldis : « La nouvelle technologie avec l’architecture 800 volts et le fait que le logiciel pourra être mis à jour pendant longtemps garantiront une bonne valeur résiduelle. De plus, grâce à son aérodynamisme soigné, le Trafic E-Tech Electric affiche une faible consommation en conditions réelles, tandis que les coûts d’entretien restent naturellement limités grâce à la motorisation entièrement électrique. »

Lors du salon Solutrans 2025, Renault a également mis en avant ses solutions « Converted by Renault ». Sous cette appellation, les transformations les plus demandées peuvent être réalisées directement en fin de chaîne de montage à l’usine, ce qui permet de réduire les coûts, d’accélérer la livraison des véhicules et de préserver intégralement la garantie constructeur. Pour les personnalisations plus poussées, le constructeur propose aussi son programme Qstomize.

Le lancement du nouveau Trafic Van E-Tech Electric est prévu pour fin 2026, tandis que les versions châssis-cabine et autres variantes (qui porteront elles aussi le nom Trafic, et non Goelette) ne suivront qu’en 2027. Ce n’est qu’à partir de cette année-là que la version de série de l’Estafette, l’autre modèle reposant sur la même plateforme, devrait également faire son apparition.