Le 12 juin 2025 à 17h59
par Kevin Kersemans

Farizon SV : fourgonnette électrique avec des atouts intéressants

Avec le Farizon SV (pour SuperVan), l’importateur Beherman introduit une fourgonnette électrique prometteuse sur notre marché. link2fleet a déjà pu effectuer un bref essai du véhicule.

Après celui des voitures particulières, c’est au tour du segment des utilitaires de commencer sa transition vers l’électrique. Ford, Maxus, Mercedes, Nissan, Renault, Stellantis, Toyota, Volkswagen et même Iveco : tous proposent désormais au moins une version 100 % électrique d’un de leurs utilitaires existants dans leur gamme.

De plus en plus de marques lancent toutefois des modèles conçus dès le départ comme des véhicules 100% électriques. On pense par exemple au PV5 de Kia, à l’eDeliver5 de Maxus, aux Renault Estafette et Goelette, ou encore au VW ID. Buzz Cargo. À cette liste, on peut désormais ajouter Farizon, une jeune marque chinoise fondée en 2016, qui appartient — tout comme Volvo, Polestar, Smart, Lynk & Co, Zeekr, LEVC et Lotus — au vaste groupe Geely.

Farizon est importée au Benelux par le groupe Beherman, qui fut autrefois l’importateur de Saab, Mitsubishi (dont il assure d’ailleurs toujours le service après-vente) et Mazda, mais qui se concentre désormais sur le marché des véhicules utilitaires. Le groupe Beherman assure ainsi également l’importation de Fuso Trucks et de Piaggio Commercial.

Un seul modèle

En Chine, Farizon propose une large gamme de fourgonnettes, camions et autobus. Mais, en Europe, la marque fait ses débuts avec un seul modèle – décliné toutefois en suffisamment de versions de carrosserie pour couvrir une grande partie du marché. Trois longueurs sont disponibles (de 4,99 à 5,99 m), ainsi que trois hauteurs (de 1,98 à 2,5 m), soit un total de six combinaisons possibles, offrant des volumes de chargement allant de 6,95 à 13 mètres cubes. La largeur est, dans tous les cas, de 1,98 mètre sans les rétroviseurs, et de 2,27 mètres avec.

Le Farizon SV repose sur la plateforme skateboard GXA-M du groupe, ce qui lui permet d’offrir un espace de chargement et une cabine particulièrement intéressants. Grâce à cette plateforme dédiée aux véhicules électriques et à une batterie d’une hauteur de seulement 145 mm, la hauteur du plancher de chargement a pu être limitée à 55 cm. En ce qui concerne la batterie — fournie par CATL —, trois versions sont proposées : une capacité brute de 67, 83 ou, ultérieurement, 106 kWh. Les versions de 67 et 83 kWh utilisent la technologie lithium-ion LFP, tandis que celle de 106 kWh est basée sur une chimie NMC.

Jusqu'à 355 km

La puissance de recharge rapide atteint 120 kW avec la plus petite batterie et 140 kW avec les autres versions. Ceci permet dans tous les cas de passer de 30 à 80% en moins de 30 minutes. Grâce à son pare-brise très incliné, le Farizon SuperVan affiche, pour un utilitaire léger, une excellente aérodynamique avec un coefficient de traînée (Cx) de 0,29 (en version L1H1), ce qui constitue bien sûr une bonne nouvelle en matière de consommation. L’autonomie peut ainsi atteindre, dans le meilleur des cas (L2H1 avec batterie de 83 kWh), jusqu’à 355 km.

Mais la question que se poseront sans doute en priorité les professionnels est la suivante : quelle charge utile peut transporter le SV ? Sur ce point, les nouvelles sont plutôt bonnes pour un utilitaire 100% électrique : la charge utile varie, selon la combinaison carrosserie/batterie, entre 1.080 et 1.390 kg. En complément, toutes les versions affichent une capacité de remorquage de 2 tonnes — à condition toutefois que l’attelage ait été monté en usine (ce qui n’est pas possible sur la version la plus longue, en raison du porte-à-faux arrière important).

Un intérieur soigné

Ce qui distingue également le SV, c’est l’absence de montant B, offrant ainsi une plus grande liberté de mouvement lors du chargement via la porte latérale coulissante. Cette porte latérale est large de 1 mètre sur la version L1 et de 1,30 mètre sur les L2 et L3. La liberté de mouvement est encore plus grande si l’on choisit de ne pas installer la cloison de séparation fournie de série. La planche de bord se démarque des intérieurs d’utilitaires classiques grâce à une touche de couleur qui égaye l’ensemble. Toutes les versions du Farizon SV sont équipées de série d’une cabine trois places.

Au sommet de la planche de bord, on retrouve un écran tactile de 12,3 pouces. Il n’intègre pas de système de navigation interne, mais il est compatible avec Apple CarPlay. En attendant la prise en charge d’Android Auto, les utilisateurs Android doivent pour l’instant se contenter de CarbotLink, une application permettant le mirroring. Sous l’écran, les commandes de climatisation restent physiques et faciles à utiliser.

Un comportement routier raffiné, pour un VU

Lors d’un court essai, le SV a révélé un comportement routier étonnamment agréable, qui se rapproche fortement de celui d’une voiture particulière grâce à sa suspension avant à doubles triangles. Et bien que notre véhicule d’essai n’était pas chargé, le confort de suspension s’est révélé d’un excellent niveau. Pratiques, les caméras 360° de série se montrent très utiles, notamment en raison du montant A très incliné et épais, qui limite quelque peu la visibilité en diagonale vers l’avant.

Ce véhicule utilitaire chinois souffre toutefois de systèmes d’aide à la conduite qui interviennent de manière trop intrusive et/ou se manifestent de façon excessive, tant par leur réactivité que par leur volume sonore. Les responsables de Beherman nous ont toutefois indiqué avoir déjà signalé ces points au constructeur, dans l’espoir qu’ils soient rapidement corrigés.

L’absence de réglage en profondeur du volant se trouve également sur la liste de nos souhaits. Et tant qu’à pinailler, on comprend mal pourquoi Farizon a équipé un utilitaire aussi moderne d’essuie-glaces au style aussi daté. Enfin, nous avons trouvé que la poignée de la porte coulissante manquait un peu de souplesse, ce qui pourrait se révéler gênant notamment pour les coursiers qui doivent accéder fréquemment à l’espace de chargement. Avec ses 231 ch transmis aux roues avant, le SV devrait en tout cas disposer d’une puissance suffisante, même avec un espace de chargement entièrement occupé.

Bilan fleet

Le Farizon SV est livré avec une garantie constructeur de cinq ans ou 200.000 km pour le véhicule, et de huit ans ou le même kilométrage pour la batterie. Siegfrid Van Brabandt, General Manager de Beherman Motors, a également tenu à nous rassurer sur un point souvent sensible chez les constructeurs chinois : l’approvisionnement en pièces détachées. Celui-ci est garanti grâce à un stock local conséquent situé dans un entrepôt aux Pays-Bas, avec livraison de nuit. De quoi limiter au maximum l’immobilisation des véhicules, notamment après un accident. Cette perspective devrait ravir les gestionnaires de flotte, tout comme les indépendants.

Ce que les gestionnaires de flotte et indépendants apprécieront peut-être un peu moins, c’est qu’il faudra encore patienter un certain temps avant de bénéficier d’un bon maillage géographique des concessionnaires en Belgique. À l’heure actuelle, seuls cinq points de vente sont actifs, tous situés en Flandre orientale et occidentale (groupe Maenhout). L’objectif est toutefois clair : implanter à terme au moins un concessionnaire dans chaque province belge. « Notre ambition est claire : nous nous développons et veillons à ce que les entrepreneurs partout au Benelux aient un accès facile à des solutions de mobilité durables et électriques », assure-t-on.

Les prix du Farizon SV débutent à 41.780 euros HTVA (pour la version L1H1 avec batterie de 67 kWh). Parmi les options d’usine disponibles figurent un revêtement de plancher en PVC, un attelage, une configuration à deux sièges au lieu de trois, ainsi que trois prises 220V dans l’espace de chargement et une fonction Vehicle-to-Load.

Pour son lancement, Beherman propose un Launch Pack gratuit d’une valeur de 1.840 euros HTVA sur les modèles en stock. À noter qu’il existe également en Chine une version VP (voiture particulière) du SV, mais on ignore encore si celle-ci sera un jour commercialisée sur le Vieux Continent.

Kevin Kersemans

Kevin Kersemans, rédacteur de cet article

Kevin Kersemans est journaliste automobile avec plusieurs décennies d’expérience au compteur. Sa passion pour les voitures et tout ce qui fonctionne sur roues remonte à son enfance. Pour link2fleet, Kevin suit principalement l’actualité automobile et teste les dernières nouveautés.
Cet article parle de : Véhicules , Essais fleet
dbl square ze experience

Articles similaires

ad Europcar
banner KIA
ad Hyundai