Fleet test Maserati Grecale Folgore : si vous recherchez plus d’exclusivité

Le Grecale est arrivé sur le marché en 2022 en tant que petit frère du Levante, devenant ainsi le deuxième SUV de la marque italienne. Son châssis est dérivé de celui de l’Alfa Romeo Stelvio, mais contrairement à ce dernier, le modèle orné du trident a bel et bien reçu une déclinaison entièrement électrique, censée renforcer les chances de la marque sur le marché des flottes.

À l’instar des versions électriques des GranTurismo et GranCabrio, le Grecale électrique ne s’appelle pas simplement Electric ou « Elettrica », mais adopte le suffixe un peu plus poétique Folgore, qui signifie « éclair » en italien. Le fait qu’il s’agisse de la version électrique du Grecale se remarque d’abord à l’absence de sorties d’échappement : les Italiens se sont contentés de boucher les découpes prévues dans le pare-chocs des versions essence.

Pour le reste, les différences entre les versions à 4 ou 6 cylindres et celle équipée d’un moteur électrique (ou plutôt de 2 moteurs électriques, puisque le Grecale Folgore est toujours à transmission intégrale) se limitent à une calandre et un bouclier avant légèrement différents, des jantes spécifiques plus aérodynamiques, ainsi qu’une teinte cuivrée pour le nom de la marque sur le hayon, les logos sur les montants C et… les inscriptions Folgore sur les ailes avant.

En ce qui concerne les SUV entièrement électriques, le Grecale Folgore, avec ses 4,86 mètres de long, affiche une taille comparable à celle de l’Audi Q6 e-Tron, du tout nouveau BMW iX3 récemment dévoilé, du Mercedes GLC, de l’incontournable Tesla Model Y ou encore du Zeekr 7X. Mais bien entendu, c’est surtout le Porsche Macan que le Grecale vise directement.

Comparé à ses rivaux, la gamme est toutefois un peu plus restreinte. Alors que le Porsche électrique est proposé en quatre versions, avec des puissances allant de 360 à 639 ch, le Grecale Folgore se limite à une seule variante. En termes de puissance, avec ses 550 ch, il se positionne entre le Macan 4S et le Macan Turbo. Le SUV italien abat le 0 à 100 km/h en 4,1 secondes – exactement le même temps que le Macan 4S.

Concernant la batterie aussi, aucun choix possible. Elle affiche une capacité de 105 kWh (95 kWh nets), offrant au Grecale Folgore une autonomie WLTP allant jusqu’à 501 km. La recharge en courant alternatif peut aller jusqu’à 22 kW, mais en courant continu, elle est limitée à 150 kW. Sur une borne de recharge rapide, le Grecale Folgore accepte donc une puissance inférieure à celle des autres modèles 100% électriques de Maserati, les GranTurismo et GranCabrio Folgore, qui – tout comme le Porsche Macan déjà cité – sont équipés d’une architecture 800 volts. Ici, on est limité à 400 volts, ce qui signifie, selon le constructeur, qu’une recharge en courant continu de 20 à 80% prend environ 29 minutes.

À l’intérieur, le Folgore ne se distingue pas des versions thermiques du Grecale, si ce n’est par des menus spécifiques sur les différents écrans et quelques touches de cuivre ici et là. Cela signifie que les palettes situées derrière le volant – qui ne servent pas à changer de vitesse dans ce cas, mais à régler la récupération d’énergie au freinage – sont, en pratique, un peu trop grandes et gênent parfois l’accès aux commodos du volant.

Par ailleurs, l’intérieur de notre véhicule d’essai était très élégant et soigné. À l’exception toutefois des gros boutons en plastique situés entre l’écran central de 12,3 pouces et l’écran de commande de la climatisation de 8,8 pouces juste en dessous. Ces touches physiques, qui servent à sélectionner le mode de conduite ou à passer en position parking ou neutre, ont non seulement un aspect bon marché, mais elles ne sont pas très pratiques non plus, surtout lors des manœuvres : il faut parfois appuyer assez fort pour qu’elles réagissent, et le bouton D étant placé un peu trop loin du conducteur.

Le Grecale – qu’il soit Folgore ou non – n’est pas seulement agréable à vivre à l’avant : le confort des passagers arrière n’a pas été négligé. Ils bénéficient d’un espace très généreux, notamment grâce à l’empattement de 2,9 mètres. Le coffre offre un volume de chargement inférieur à celui des versions à essence, mais conserve tout de même un espace de 535 litres sous le cache-bagages, ce qui est, soit dit en passant, comparable à ce que propose le Porsche Macan. En revanche, le Grecale ne dispose pas de frunk (coffre avant).

Conduire le Grecale Folgore est bien évidemment très loin d’être une punition. Quatre modes de conduite sont disponibles, sélectionnables via une molette située à droite sur le volant – le bouton bleu à gauche sert à mettre le contact. Les modes Max Range et Offroad n’ont pas vraiment été utilisés lors de notre essai. Le mode par défaut est le mode GT, qui porte bien son nom : il offre un bon équilibre entre performances et confort, idéal pour les trajets quotidiens comme pour les longues distances.

En mode Sport, toutes les commandes réagissent de manière plus vive et la suspension pneumatique devient un peu plus ferme, même si le châssis reste relativement confortable… tant que la chaussée n’est pas trop dégradée. Dans tous les cas, la direction offre la réactivité attendue d’une Maserati. Malgré un poids d’environ 2,5 tonnes, ce SUV peut se montrer étonnamment agile lorsqu’on le sollicite – grâce notamment à une répartition du poids presque idéale.

Le Maserati Grecale Folgore est un plaisir à conduire, à regarder et à vivre de l’intérieur. C’est un véhicule qu’on achète ou qu’on loue davantage avec le cœur qu’avec la raison. Il est plus cher qu’un Porsche Macan 4S comparable – qui n’est déjà pas donné – tout en se rechargeant plus lentement. Le Macan offre, en outre, des technologies plus modernes (architecture 800 volts, pompe à chaleur, direction aux quatre roues) et une autonomie supérieure.

Sur le papier, l’autonomie du Grecale Folgore est annoncée entre “426 et 501 km”. Lorsque nous avons pris en main notre véhicule d’essai avec une batterie pleine, l’ordinateur de bord affichait une autonomie de 412 km et une consommation moyenne de 26,3 kWh/100 km sur environ 6.700 km. Lors de notre propre essai, mené sur environ 500 kilomètres, nous avons relevé une consommation moyenne de 23,8 kWh/100 km, ce qui correspond à peu près à la valeur WLTP. Le SUV électrique italien pourrait donc bien approcher l’autonomie réelle de 500 km.

Enfin, signalons que la Belgique ne compte que 3 concessionnaires Maserati (désormais intégrés à la branche Luxury Performance de D’Ieteren) : un en région anversoise (Wommelgem), un à Bruxelles (Evere) et un en région gantoise (Ledeberg). Tout le monde n’aura donc pas une concession à proximité. Là aussi, l’exclusivité a un prix…