Fleet test Opel Mokka GSE : l’esprit du rallye

Depuis près de 5 ans, Opel consacre une bonne partie de ses investissements au sport automobile électrique, notamment en rallye, avec la Corsa Rallye Electric. D’ailleurs, c’est un Belge qui vient de remporter le championnat ADAC Opel Electric Rallye Cup 2025 : Tom Heindrichs, beau-frère du champion du monde de rallye belge Thierry Neuville (Tom et Thierry ont la même maman).

Mais, comme vous le savez sans doute, les SUV rencontrent un franc succès. Un tiers des ventes chez Opel sont réalisées grâce à des SUV des segments B et C. À tel point que la remplaçante de la Corsa Rallye Electric de compétition, arrivée en fin de vie, est un SUV : le Mokka GSE Rally. Bien que ce ne soit pas une première (Jaguar l’avait fait avec son I-Pace, tout comme Ford avec le Puma en WRC), choisir un SUV pour évoluer en compétition, il fallait oser ! Pour l’anecdote et pour des raisons de sécurité, ce dernier dégage une sonorité artificielle très particulière pour que les spectateurs puissent l’entendre arriver lors des spéciales chronométrées ouvertes au public. Amusant ou étrange ? On vous laisse juger…

Revenons-en à notre Mokka GSE de route, qui reprend quasiment les mêmes caractéristiques techniques que la version de rallye.

Flanqué d’un petit logo GSE à l’avant gauche et sur chaque portière avant, ce Mokka reste assez sage pour une « sportive ». Mis à part ses grandes jantes de 20 pouces, il ne joue absolument pas la carte de l’exubérance. Ses dimensions revues (plus bas d’1 cm et voies élargies) trahissent cependant un caractère un peu plus sportif.

À l’intérieur non plus, cette version GSE ne se démarque pas tellement d’un Mokka électrique de 156 ch. Les écrans adoptent les couleurs jaunes de l’univers GSE (pour Grand Sport Electrique) et un menu « Performance » fait son apparition dans le système multimédia avec différentes données liées à une utilisation sportive. Il y a quand même bien une différence majeure : les sièges avec appuie-tête intégré en alcantara qui allient maintien et confort.

L’Opel Mokka GSE est quasiment un clone, au sein du groupe Stellantis, des Abarth 600e et Alfa Romeo Junior Veloce. Les ingrédients sont donc les mêmes : un moteur de 280 ch qui entraîne les roues avant à l’aide d’un différentiel Torsen (on vous explique plus loin), avec une batterie de 54 kWh. Les amortisseurs et barres anti-roulis ont été sensiblement rigidifiés afin que ce Mokka colle à la route. Verdict ? Oui, ce petit SUV compact se montre extrêmement rigoureux, permet des passages en courbe à haute vitesse et, à moins de le pousser à la limite sur circuit, les mouvements de caisse sont sensiblement réduits par rapport au Mokka électrique de « base ». Dans l’ensemble, les ingénieurs ont fait du bon travail car, contrairement à ses « cousines » au sein du groupe Stellantis, il n’est pas exagérément ferme. Il faut dire que les excellents sièges aident beaucoup au confort…

Le différentiel permet, même lorsqu’on accélère vigoureusement en donnant de l’angle au volant, de resserrer encore la trajectoire. Au début, ça surprend, tellement c’est efficace ! Et globalement, c’est amusant, même si les vrais amateurs de pilotage trouveront peut-être ce Mokka GSE un peu trop « figé » (du moins, sur sol sec).

La totalité des 281 ch n’est délivrée qu’en mode Sport. C’est aussi avec ce mode que la pédale de frein se montre la plus « naturelle » et réactive. En effet, en mode Sport, c’est uniquement le système de freinage hydraulique « classique » qui se met en action. Ceci rend la pédale plus ferme. Dans les modes de conduite « Eco » et « Normal », le freinage hydraulique joue de concert avec la récupération d’énergie électrique, ce qui offre, comme toujours (et particulièrement au sein du groupe Stellantis), un ressenti au niveau de la pédale bien trop variable…

Mentionnons encore que le rapport de démultiplication de la direction a été modifié afin de la rendre encore plus précise et que ce Mokka GSE atteint les 200 km/h en pointe, ce qui en fait l’Opel électrique avec la meilleure vitesse maximale !

Et l’autonomie dans tout ça ? Cette version GSE mise sur la performance. Dès lors, sur papier, l’autonomie maximale (avec les pneus Goodyear Eagle F1B optionnels) atteint 336 km WLTP. Pour un véhicule de société, ça reste – à notre sens – un peu faible. De plus, le loyer grimpe à 661 €/mois (contrat de 48 mois/20.000 km), ce qui porte le TCO2 à plus de 900 € contre moins de 800 € pour une version plus « raisonnable » avec 400 km d’autonomie. Mais si vous aimez l’image sportive d’Opel, pourquoi pas. D’autant plus que des rumeurs annoncent leur arrivée en Formule E (la F1 électrique) dès fin 2026 !