Publié le 11 décembre 2025 à 16:47
par Damien Malvetti

TMC et taxe de circulation pour les véhicules électriques en Flandre : le ton monte entre Renta et Ben Weyts

Cet après-midi du 10 décembre 2025, la séance plénière du Parlement flamand a été le théâtre d’un échange tendu autour de l’introduction de la BIV (TMC) et de la taxe de circulation pour les voitures électriques. Interpellé par le député Egbert Lachaert (Open VLD), le vice-ministre flamand Ben Weyts a répondu de manière particulièrement directe, allant jusqu’à accuser la fédération Renta de « mauvaise volonté ou d’incompétence » dans la mise en œuvre pratique de la nouvelle fiscalité. Une accusation que la fédération belge des loueurs de véhicules n’a pas laissée sans réponse. Dans une lettre officielle adressée au ministre, Stijn Blanckaert, directeur général de Renta, rétablit point par point les faits et dénonce un discours politique éloigné de la réalité opérationnelle.

ben wyets

Dans cette réaction, Stijn Blanckaert rappelle d’abord le rôle majeur du leasing dans l’électrification du parc belge : avec 195.500 véhicules électriques enregistrés auprès de ses membres, la fédération représente à elle seule la moitié des voitures électriques en circulation dans le pays. Face aux propos du ministre, Renta souligne qu’il est totalement inexact d’affirmer que le secteur disposait de quinze mois pour se préparer. La seule communication officielle relative à l’introduction de la taxe date du 6 octobre 2025, sous la forme d’un communiqué de presse dépourvu de détails concrets, sans base juridique formelle et sans aucune information sur les montants ou les modalités. Or une telle réforme ne peut être anticipée ni opérationnalisée sans texte décrétal, ni sans un délai raisonnable pour adapter les systèmes, informer les clients et reprogrammer les processus.

Renta réfute également l’idée selon laquelle des consultations régulières auraient eu lieu. La fédération n’a rencontré le cabinet de Ben Weyts qu’une seule fois, le 12 novembre 2025, et uniquement après avoir appris par des sources indirectes qu’une autre fédération, EV Belgium, avait été reçue quelques jours plus tôt. Renta explique avoir sollicité le cabinet à plusieurs reprises par e-mail et par téléphone afin d’être intégrée aux discussions, sans suite concrète malgré des promesses. Selon la fédération, sans son insistance, le secteur du leasing – pourtant acteur central de la mobilité professionnelle et fortement implanté en Flandre – n’aurait tout simplement pas été consulté.

Au-delà de la forme, Renta insiste sur les enjeux opérationnels majeurs que soulève l’application de la taxe à la date d’immatriculation plutôt qu’à la date de commande. Dans le leasing, les véhicules sont souvent commandés plusieurs mois à l’avance sur base d’un devis établi à un moment où la taxe n’était ni annoncée ni définie. La méthode préconisée par la fédération, alignée sur les pratiques fédérales en matière de fiscalité automobile (déductibilité, ATN, CO₂), permet justement de garantir la sécurité juridique des clients et la cohérence administrative. Ignorer cette réalité risque d’entraîner un chaos que Renta estime toujours évitable si une solution est rapidement définie pour les commandes passées avant le 6 octobre mais livrées après le 1er janvier 2026.

Dans sa lettre, Renta précise encore qu’elle ne conteste pas l’existence de la taxe mais bien son calendrier d’introduction, jugé irréaliste au regard des contraintes techniques et opérationnelles. La fédération regrette l’absence de projet de décret à ce jour et l’absence de réponse à sa demande de mise en place d’une règle de transition fondée sur la date de commande. Elle rappelle enfin que, dans le cadre du protocole Mobia remis en octobre au ministre-président Diependaele, une concertation préalable et efficace aurait constitué un signal positif en faveur de la collaboration entre le gouvernement flamand et les acteurs de la mobilité.

Le ton ferme utilisé par Ben Weyts au Parlement contraste vivement avec l’approche constructive que Renta affirme avoir adoptée. Alors que l’entrée en vigueur de la nouvelle fiscalité approche, le secteur du leasing attend toujours des clarifications indispensables pour éviter un début d’année chaotique. Dans un marché où les flottes d’entreprise jouent un rôle moteur dans l’électrification, la sécurité juridique et la prévisibilité restent plus que jamais essentielles.

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.

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